Lorsque vous arrivez dans la salle, vous ne pouvez réfréner un souffle de désespoir. Devant vous se trouve le poste de communication avec les équipes restées au sol. Sauf qu'il n'y a rien d'ordonné dans la masse de hauts-parleurs, de câbles emmêlés et de micros qui vous font face. Tout est disposé sur une pauvre table qui tente péniblement de supporter toute cette masse envahissante, ployant légèrement mais tentant avec force de se maintenir.

 - fzzzz... le roi... fzzzz... station sp... fzzzz... endez-vous... fzzzz

 La voix que vous entendez est sans aucun doute celle du roi Fromagnus ! Vous dirigeant vers l'un des micros, vous tentez logiquement d'établir une communication, mais en tout état de cause, cela est impossible. Pourtant tout semble fonctionner parfaitement, les voyants sont au vert, rien ne clignote de façon inquiétante, et les câbles, bien qu'entremêlés, paraissent chacun avoir leur utilité propre.
 Il y a néanmoins bien une chose qui paraît laissée à l'abandon et qui pourrait avoir un rapport avec votre incapacité à émettre un message : une serrure rouillée isole un système électronique que vous supposez être le dispositif d'émission. Il vous faudrait la bonne clé pour ouvrir ce compartiment et potentiellement pouvoir entamer une discussion avec la voix entrecoupée du roi Fromagnus.

 Vous avez beau chercher, il n'y a rien du tout dans cette salle.

 En pénétrant dans la salle, vous comprenez très vite que vous vous trouvez au sein d'un organe majeur de la station. Tout le long de l'un des murs, une baie vitrée s'étend, surplombant du côté extérieur l'espace vide au devant de la station spatial, et de l'autre côté - intérieur - de larges panneaux de contrôles.
 Cette vue de premier rang est ordinairement l'avantage exclusif du capitaine de bord, alors vous prenez quelques secondes à jouer ce rôle que vous auriez tant voulu occuper, et pas seulement dans vos plus grands rêves de voyages spatiaux (vous n'osez vous mentir à vous-même). Maladroitement, en jouant ce rôle fictif vous trébuchez sur l'un des panneaux, ce qui provoque une alarme stridente sur tout le pont de commande ! Vous ne savez pas exactement sur quoi vous avez appuyé, toutefois vous apercevez qu'un écran s'est allumé :

 Devez-vous effectuer quelque chose de particulier comme semble l'indiquer l'écran ? Vous trouvez bel et bien trois boutons ayant les mêmes couleurs que ceux de l'écran mais sans savoir dans quel ordre appuyer sur ceux-ci, serait-il bien raisonnable de vous engager dans une nouvelle action qui pourrait mettre à mal toute la station ?

 Vous ne savez pas exactement pourquoi, mais cette pièce vous comble de joie. Est-ce la température optimale qui vous met dans cet état ? Est-ce la beauté de la galaxie qui s'étend au travers des fins hublots ? Sont-ce les lueurs des accueillants tubes fluorescents ? Ou est-ce le mélange euphorisant de gaz qui imprègne la salle ?
 Vous n'en savez rien, et vous prenez néanmoins plaisir à traverser cette pièce qui vous rend guilleret. Bientôt, vous venez à la rencontre d'un autre téléporteur de la station, celui des espaces de tête. Celui-là est assez réduit, à peine d'une hauteur de souris, mais il étincelle d'une magnifique énergie, auréolé par une flopée d'ampoules verdâtres lui donnant un air sympathique.
 Après avoir fait connaissance avec le téléporteur, vous concluez définitivement que votre état n'est pas tout à fait sensé, et vous vous précipitez dans l'optique de quitter la salle, espérant que ce n'est effectivement pas l'air qui se trouve être malsain ou délétère...

 Au moment de passer l'écoutille, vous manquez de trébucher sur un objet plutôt gros, il s'agit d'un chariot sur roulettes en caoutchouc supportant un caisson réfrigirant. Vous vous demandez ce que cela fait ici, jusqu'au moment où vos yeux se tournent vers le reste de la salle.
 Il s'agit là du seul point d'accès physique de la station. La quasi totalité des ravitaillements se faisant par navettes spatiales, la nécessité de disposer d'un point d'ancrage, d'un hangar d'amarrage, se révèle cruciale. Vous voici donc dans ce port spatial qui vous paraît plus large que long, cela dit c'est sûrement une simple impression donnée par la porte immense qui occupe l'un des côtés de la salle.
 Il y a notamment un petit vaisseau d'appoint qui devient bientôt le centre de votre attention. Vous en approchant, vous découvrez que le vaisseau ne peut accueillir qu'une seule personne et que le dispositif de pilotage s'avère être extrêmement limité, consistant en un tableau de bord d'une demi-douzaine de boutons accolés à un écran tactile rudimentaire.
 Sur un gros bouton rouge qui traîne à la surface du tableau de bord, vous vous décidez d'appuyer. Une voix se dessine dans l'air ambiant :

 - Bonjour, je suis HAL 40000, assistant de bord pour le vaisseau d'évacuation Serenity ! Lancement du contrôle des paramètres d'évacuation. Température ambiante à 17°C, aucune tempête solaire en approche, pas de sursaut gamma à l'horizon. Les plans de vol sont chargés. Points d'amarrages fixés. Erreur dans le déverrouillage du hangar d'amarrage. Fin du contrôle.

 L'ordinateur de bord s'éteint promptement et vous comprenez que quelque chose ne va pas avec le hangar. Vous vous approchez alors de l'énorme porte de métal devant permettre l'accès aussi bien à l'espace qu'à la station. À côté d'une combinaison extravéhiculaire, vous découvrez alors un dispositif lié au verrouillage de la porte. L'écran tactile vous montre une configuration particulièrement étrange :

 À gauche de l'écran, il y a aussi une sorte de boîtier. Vous pensez qu'il s'agit là d'un lecteur optique, et vu les informations gravées à sa surface, vous comprenez que ce qu'il attend, c'est un code d'accès. Vous avez désormais la certitude exacte que si vous portez l'ambition d'utiliser le vaisseau, il vous faudra préalablement déjouer le dispositif de verrouillage du hangar...

 En face de vous apparaît une lunette astronomique en parfait état, brillante sous une coupole ouverte sur l'espace, le cosmos versant ses lumières insensibles sur l'objet d'aluminium. La monture astronomique est grande, très grande, le tube de visée mesure à lui seul plusieurs mètres de long, et vous n'osez imaginer la taille et le poids relatifs des lentilles qui composent cette lunette.
 Vous pénétrez plus encore dans la pièce, montant les marches menant à l'occulaire du dispositif. D'imposantes manivelles permettent de faire pivoter la lunette de manières verticale et azimutale dans le but de pointer un objet précis du ciel. Divers ordinateurs en contrebas doivent aussi permettre d'effectuer ces actions de façon automatique.
 Lorsque vous regardez à travers l'occulaire, vous êtes déçue de constater que la lunette ne donne sur rien, ou du moins, que vous n'y voyez rien de particulier. Vous déplacez à plusieurs reprises la monture vers des amas d'étoiles pour augmenter vos chances, mais le résultat est le même. Vous prenez alors soin de vérifier qu'aucun filtre ou écran ne vienne perturber la vision, cela dit il n'y a rien de tel obstruant le tube.
 Alors très judicieusement, vous manipulez l'occulaire pour déterminer la propreté de sa lentille, et c'est à ce moment que vous constatez qu'il n'y a tout bonnement pas de lentille à la base de la lunette ! C'est un point fort embêtant qui empêche toute observation du ciel nocturne. Il vous faudra donc trouver un moyen de substitution si vous souhaitez utiliser d'une quelconque manière cette lunette...

 Contrairement à d'autres salles particulièrement vides, celle-ci est l'exact opposé ! Surtout en hauteur, des tables en aluminium sont empilées, rendant vos déplacements prudents et mesurés. Vous essayez tant bien que mal de vous frayer un chemin jusqu'aux autres écoutilles mais certaines parois resteront irrémédiablement inaccessibles. Il n'y a que l'ouverture en face de vous qui pourrait vous permettre de passer dans une nouvelle salle.
 Vous fouillez encore quelques instants la pièce pour trouver sur l'un des meubles entreposés un petit morceau de papier à moitié déchiré contenant une note semblant tout à fait insignifiante :

 Mais comme vous avez l'expérience des choses insignifiantes qui se révèlent être tout à fait importantes, vous préférez garder en mémoire cette découverte. Hormis cela, vous ne trouvez rien d'autre que des feuilles de papier parfaitement vierges, et vous décidez alors de quitter les lieux.

 Vous entrez dans la salle des machines. Vous vous attendiez alors à y trouver une quantité astronomique d'ordinateurs, de tableaux d'informations ou d'énormes tables comportant des cartes holographiques tridimensionnelles pivotables d'un simple geste de la main, comme toute bonne série de science fiction en possède. Il n'en est rien.
 Un peu perdue au milieu de la salle, se trouve une table dont la surface ne dépasse pas le mètre carré. À sa surface, un ordinateur dort paisiblement. Chose étrange, un extincteur est aussi posé en équilibre sur l'aplat que forme le haut de l'écran, comme si les précédents utilisateurs de l'ordinateur craignaient de le voir s'enflammer à tout moment...
 Au final vous êtes un peu déçu de découvrir une salle des machines aussi réduite, et vous commencez vraiment à vous demander si cette station a réellement été lancée dans l'optique de fonctionner véritablement... Alors vous vous approchez de l'écran, et tout naturellement, vous commencez à toucher sa surface pour déclencher une réaction.

 - Bonjour, je suis HAL 80000 !

 - Bonjour ! répondez-vous avec surprise. On m'a envoyé pour éviter que la station ne soit détruite... Ça a sûrement un rapport avec le réacteur, mais je ne sais pas ce que je dois faire. Peux-tu m'aider ?

 - Je suis l'assistant numérique assurant le fonctionnement du générateur de pesanteur.

 - Et... ça signifie que tu peux m'aider ?

 - Je peux vous aider sur des questions relatives au fonctionnement du générateur de pesanteur.

 - Je vois... Pourtant on est dans la salles des machines, je pensais que tout pouvait être géré d'ici !

 - Cette position me donne quelques prérogatives effectivement, répondit HAL 80000. Dans ce cas, aidons-nous mutuellement. J'ai quelques informations données par mon programme frère HAL 100000 au sujet du réacteur à fusion.

 Vous êtes un peu dérangé par ce comportement un peu trop vivant qu'arbore l'ordinateur, pourtant vous ne pouvez laisser passer cette chance d'avoir un indice sur la manière de résoudre le problème majeur qui hante la station... Ainsi vous répondez :

 - D'accord HAL 80000, que puis-je faire pour toi ?

 - J'ai besoin des informations contenant le motif séquentiel du générateur de pesanteur, elles sont stockées au sein d'une disquette qui en toute vraissemblance, doit se trouver proche de la salle des machines. Une fois trouvée, il faudra l'insérer dans la console. Il vous faudra aussi un code de sécurité (s'affiche à ce moment là à l'écran un clavier numérique) composé de sept caractères.

 - Et où se trouve ce code ?

 - Je regrette, je n'ai pas cette information.

 Vous comprenez qu'à partir de là, il vous faudra vous débrouiller seul. Vous repartez donc, dans l'espoir de trouver ce que vous demande l'ordinateur...

 L'espace de la pièce est occupé par ce qui ressemble à une imposante citerne mais qui n'en est pas tout à fait une. D'une hauteur d'un peu plus d'un mètre, d'une longueur bien plus grande, il s'agit là d'une machine dont le rôle vous reste bien obscur de prime abord. Puis lorsque vous approchez d'une console numérique, vous ne pouvez vous empêcher d'en effleurer la surface, déterminant que ce gros pavé n'est autre que le correcteur de trajectoire de la station.
 Sur l'écran, les coordonnées successives de votre position dans l'espace se mettent à jour automatiquement, si bien que vous voyez défiler en face de vous aussi bien des schémas positionnels semblables à celui qu'offre le tableau de bord (ils sont toutefois plus détaillés), mais aussi l'historique intégral des positions de la station spatiale sur son orbite.
 Pourtant, ici aussi quelque chose ne fonctionne pas convenablement ! L'écran du correcteur d'orbite ne peut s'empêcher de clignoter d'une lumière rouge, ce qui ne fait qu'empirer vos inquiétudes. En cherchant plus en détails sur la console, vous finissez par trouver l'origine du problème : le réservoir de propergol dont les propulseurs se servent pour corriger la trajectoire s'avère être presque vide. Or, l'alimentation provient exclusivement de ce réservoir, qu'alimente un large conduit à la base du bloc occupant la salle. Vous prenez toutefois connaissance d'une indication de sécurité primordiale à sa base, à laquelle vous devrez absolument vous conformer si vous ne voulez pas courir à votre perte :

 La pièce où vous arrivez est baignée de magnifiques lueurs solaires particulièrement chaleureuses. Celles-ci sont filtrées par des rangées de baies vitrées très robustes mais assez discrètes pour vous donner l'impression de véritablement marcher dans l'espace ! L'horizon lointain est occupé par la douce magie de l'étoile réchauffant votre monde et votre cœur, par cette lumière qui rend chaque jour votre vie plus joyeuse (ce qui n'est pas peu dire).
 Fort judicieusement, vous vous trouvez dans la salle récoltant l'ensemble des données solaires, notamment pour ce qui concerne sa position, l'intensité des éruptions à sa surface, leur localisation, la quantité photonique reçue au sein de la station. Une grille attire votre attention plus qu'une autre, concernant les coordonnées optimales d'orientation des panneaux solaires relativement aux positionnements de la station :

 Ces suites de nombres vous sont peu familières, vous préférez donc vous en éloigner pour accroître votre collection d'objets. Malgré un vieil écran d'ordinateur, quelques stylos et des morceaux de papier, il n'y a rien de plus ici. Vous commencez à désespérer doucement, craignant de ne jamais parvenir à sauver la station spatiale de son funeste destin... Heureusement, le temps est clair dehors, il faut parfois voir le peu de positif dans un océan de négativité.

 - Bonjour, je suis HAL 100000 !

 La voix vous interpelle à peine arrivée dans la pièce. La pièce est, elle, très réduite. Elle se limite à un ordinateur tout ce qu'il y a de plus banal, disposé parfaitement au centre de l'espace. Vous êtes à deux doigts de vous élancer sur cette nouvelle énigme lorsque vous vous forcez à refréner votre frénésie. En effet, une flaque d'eau entoure la borne où est disposé l'écran de l'ordinateur et vous craignez de vous prendre une mauvaise décharge d'électricité en y mettant les pattes. Probablement, cette eau est liée à la condensation qui occupe l'habitacle et qui aurait normalement dû être filtrée grâce au système d'aération. Quelle que soit l'exacte raison, un potentiel danger demeure.

 - Bonjour, je suis HAL 100000 !

 - Bonjour HAL 100000, peux-tu me dire ce qu'est cette salle ? lui demandez-vous.

 - Cette salle abrite le poste de commande du bouclier anti-météores.

 - Et quel est son état ?

 - Inactif.

 Vous vous attendiez un peu à cette réponse évidente, alors vous enchaînez sur une autre question :

 - Y a t-il un moyen de réactiver le bouclier ?

 - Il y en a un, sinon cette salle n'aurait pas d'intérêt, vous répond t-il d'un air passablement cynique. Je vais vous afficher sur l'écran la séquence qu'il faudra répéter sur les boutons de la console pour réactiver le bouclier anti-météores.

 La démarche semble simple, mais la console se trouve juste devant l'écran, et la flaque d'eau l'isole de toute intervention. De là où vous vous trouvez, vous arrivez néanmoins à apercevoir la séquence qu'affiche l'ordinateur HAL 100000 :

 Vous comprenez que l'eau a probablement court-circuité le système intégré de l'écran, ce qui explique l'affichage corrompu de la séquence... Il vous faudra réfléchir pour déterminer la bonne combinaison de boutons sur lesquels appuyer, ou trouver une autre parade.

 Au moment où vous vous apprêtez à pénétrer dans la pièce, un vent glacial vient souffler dans votre dos. Ce n'est guère agréable, et vous avez la dérangeante sensation que quelqu'un vient de passer derrière vous. Pourtant au moment de vous retourner, il n'y a personne. Vous faites pâle figure, tentant une nouvelle fois de vous éloigner de l'écoutille mais derechef, la même impression vous subjugue. Alors avec conviction, vous refermez l'écoutille derrière vous, prête à faire face à toute apparition qui viendrait à se manifester... sauf qu'il n'y a rien ! Vous patientez quelques instants, mais la sensation ne revient plus, alors vous vous ravisez et décidez de découvrir où vous avez mis les pattes.
 Vous êtes dans l'infirmerie principale de la station. Ici vous trouvez plusieurs couchettes disposant d'oreillers en bon état et un éventail plutôt rudimentaire d'instruments médicaux : quelques pansements, des masques de protection, il y a même plusieurs bouteilles de savon ou de solution hydro-alcoolique entreposées dans un petit réfrigérateur autonome sur roulettes. Vous ne savez trop si c'est la froideur de cette salle ou si c'est le rappel de cet étrange vent glacial qui vous préoccupe, dans tous les cas, vous ne souhaitez rester plus de temps ici. L'air est empreint de cette odeur d'hôpital à laquelle vous n'arriverez jamais à vous habituer. Vous cherchez encore quelques secondes pour voir s'il n'y a pas d'autre objet intéressant, puis vous prenez vos pattes à votre cou et quittez l'infirmerie.

 La salle est sens dessus dessous. Vous ne savez pas trop ce qu'il s'est passé ici mais il y a plusieurs coussins éventrés qui traînent un peu partout ainsi que des sacs de couchage dépliés, déchirés, en lambeaux déchiquetés sur les tables de métal. Du coup vous vous avancez avec grande prudence, et préférez vérifier que personne n'occupe les lieux, ce qui heureusement est tout à fait le cas.
 Dans un coin de la pièce, trois bouteilles d'eau sont alignées au dessus d'une table. Visiblement, elles ne sont pas là sans raison. Car juste à côté se trouve un lavabo très sale, vous imaginez que ces bouteilles ont été remplie par quelqu'un ayant l'intention de faire des réserves. Pourquoi ? Vous n'en avez pas la moindre idée. Néanmoins là aussi des traces de lutte se dessinent : il y a trois casiers dont deux sont complètement renversés. Vous n'avez pas la force pour les relever, mais dans le troisième vous trouvez une paire de lunettes accompagnée d'un morceau de papier déchiré :

 Que signifient ces mots ? Qui en est l'auteur ? Vous n'en saurez pas plus pour le moment, et vous choisissez plutôt de quitter les lieux.

 Dès que vous sortez du sas, vous êtes pris d'un sursaut en croyant voir une silhouette juste en face de vous ! Mais il ne s'agit là que d'une combinaison de protection ressemblant à celles utilisées lors d'expériences sur la radioactivité. Elle n'est aucunement vivante et n'a rien de particulier sinon qu'elle doit probablement protéger de divers rayonnements.
 Plus en avant, un bourdonnement continu s'emploie à titiller vos oreilles. Au centre, vous apercevez un grand boîtier en verre transparent au sein duquel une grosse lentille est posée sur sa tranche, maintenue par quatre broches d'acier. Le bruit incessant vient de l'extrémité du boîtier où un moteur de taille moyenne semble se charger en une énergie dont vous ne connaissez ni la source, ni la destination.
 C'est au moment où le bourdonnement s'arrête que vous voyez un flux violacé s'emparer de la salle. Durant quelques secondes, la machine a expulsé de ses entrailles un flot constant de lumière, pénétrant la pauvre lentille de verre, pour finalement s'interrompre et reprendre de plus belle son bourdonnement. Plusieurs fois le même processus s'opère, le moteur se charge, s'interrompt, puis concentre son rayon sur le matériel optique.
 Vous ne cherchez pas à comprendre la finalité de cette expérience, ni même si elle est parfaitement contrôlée ou parfaitement contrôlable (vous ne trouvez aucun bouton pour l'arrêter). Néanmoins il semble possible de récupérer la lentille, le boîtier de verre n'étant bloqué que par un loquet que rien n'empêche de retirer, sinon la prudence.

 À l'instant où vous passez l'écoutille, vous avez comme la désagréable impression d'étouffer. Cette pièce est totalement déconnectée du système d'aération, et l'air vicié qui y transite est saturée de dioxyde de carbone. Vous reprenez une grosse bouffée d'air dans le sas, puis vous vous élancez au sein de cette nouvelle salle.
 Sans perdre de temps, vous fouillez dans ce qui traîne au sol pour découvrir en premier lieu une desserte contenant des graines de légumes. Vous ne pouvez empêcher la déception de vous envahir, la faim commençant à vous tirailler de l'intérieur. Juste à côté, vous distinguez aussi une bâche plastique en parfait état, au dessous de laquelle vous dénichez un tournevis et une scie. Vous ne savez pas trop si ces objets ont un lien, ou peut-être qu'ils se rapportent au fait que la salle donne l'impression d'être en complète rénovation...
 Après quelques secondes, vous commencez à avoir des vertiges, et vous choisissez de quitter les lieux rapidement.

 [Vous perdez 10% de santé. Vous perdez 5% de santé supplémentaires pour chaque objet ramassé.]

 Plusieurs écrans d'ordinateurs sont empilés ici, formant des tours bringuebalantes menaçant à tout instant de s'écrouler. Un étrange phénomène rend vos pas plus lourds, comme si un mécanisme occulte vous forçait à rester collée au sol. Plus vous avancez vers le centre de la salle, là où s'épanche les lueurs de la voûte spatiale, plus le phénomène s'intensifie.
 En contournant une pile mal organisée de matériel informatique, vous mettez la patte sur une étrange disquette de 3½ pouces. Vous ne pensiez pas que ce genre d'objet puisse encore exister - sûrement pas ici - et pourtant c'est bien le cas. Plus loin, alors que vous arrivez à l'autre bout de la salle, l'un des écrans numériques se met à s'allumer subitement, comme possédé par une entité fabuleuse ! Rien ne s'affiche à sa surface, restant irrévocablement bleu, pourtant vous voyez que des volutes d'énergies s'emparent de l'objet, allant jusqu'à animer des tas de câbles un peu plus loin !
 Vous ne comprenez pas tout de suite pourquoi, mais après quelques minutes passées dans cette salle, vous commencez à avoir la nausée. Il ne vous faut guère plus de temps pour comprendre que quelque chose ne va pas avec l'hermétisme de la pièce, non pas qu'elle soit ouverte sur le vide spatial, mais plutôt que le bouclier thermique de la station ne couvre pas l'habitacle contre les rayons cosmiques !

 [Vous perdez 20% de santé si vous n'avez pas résolu le mécanisme de la salle 37N5 au moment où vous entrez ici.]

 La salle où vous pénétrez est obscure. Un simple hublot permet de donner un petit aperçu sur l'espace lointain, mais aucune lumière extérieure n'aide à y voir davantage ici. Seul un tube fluorescent un peu hésitant s'emploie à combattre le monde des ombres, difficilement, il faut bien l'avouer.
 C'est d'ici qu'est alimenté le bouclier thermique visant à protéger la station des rayonnements cosmiques, mais un écriteau lumineux rougeâtre indiquant DANGER vous murmure qu'il entre à coup sûr dans une phase critique ! Cette alimentation est d'ordinaire assurée par les principaux panneaux solaires, s'alignant comme des feuilles de papier sur une poutre orthogonale à la structure de la station spatiale, et qui sont très justement déplaçables depuis le poste de commandes en face duquel vous vous trouvez.
 Vous ne l'avez pas deviné, c'est écrit sur un large plan étalé juste devant vos yeux. Cela dit les consignes que ce schéma délivre s'avèrent être tout à fait limpides et comporte nombre d'informations sur le fonctionnement du système de refroidissement des panneaux solaires dont le réservoir primaire se trouve juste à côté de vous, tout autant qu'est expliqué l'apport d'énergie jusqu'au bouclier.

 Pour ainsi dire si le problème d'efficacité du bouclier thermique vient effectivement du positionnement des panneaux solaires, vous connaissez à présent le mécanisme pour les orienter mais vous ne savez pas de quelle manière le faire pour que ceux-ci soient efficaces. Vous pourriez aussi tenter des combinaisons au hasard, cela dit ce serait aussi raisonnable que d'allumer un feu dans une maison pour ensuite entrer dedans.

 Vous voici arrivée dans une salle vitale pour toute la station (comme beaucoup d'autres). Le long des parois, se succèdent plusieurs rangées superposées de supposés bacs de culture mais leur état indubitablement vide laisse penser que l'équipage risque de manquer de nourriture à l'avenir, si avenir il y a.
 Des bacs amovibles en plexiglas fuie une chevelure de tuyaux d'irrigation dont la source se trouve être un réservoir individuel dans un coin haut de la pièce. En vous en approchant, vous constatez qu'il est complètement vide, ce qui ne risque pas de vous aider davantage à rétablir le système de cultures. Vous essayez tant bien que mal de tourner le robinet permettant de l'alimenter mais celui-ci semble complètement rouillé, et sans outil, vous n'arriverez guère à faire mieux...
 Vous continuez à fouiller davantage la pièce, espérant y trouver quelques objets pouvant vous être utile. Mis à part de la laine de roche, qui pourra potentiellement servir comme substrat dans votre entreprise, vous trouvez - dans un caisson frigorifique amovible - plusieurs tomates en parfait état que vous vous retenez d'engloutir immédiatement. Rien d'autre n'est intéressant dans la salle.
 Vous apparaissez alors quelque peu dépitée. Toute la volonté du monde à vouloir relancer les cultures hydroponiques vous semble bien inutile sans les éléments nécessaires à la vie... Sans compter sur le fait qu'à moins d'avoir sous la patte un moyen d'accélérer la croissance des végétaux, il reste inenvisageable d'assurer une production soutenable dans un délai convenable...

 Plusieurs bibiothèques en aluminium patientent fièrement dans la salle où vous vous immiscez, remplies de rangées bien ordonnées de bouquins neufs et variés. Devant, plusieurs tables sont regroupées et vous vous décidez de vous asseoir quelques instants à l'une d'entre-elles, voyant que plusieurs livres sont entrouverts à sa surface.
 Le premier vous paraît bien lourd pour sa taille, ce qui s'explique probablement par la fine épaisseur de ses pages et de surcroît, par le grammage du papier employé pour sa confection. Il s'agit là de l'Encyclopedia Galactica - Tome 1, premier d'une longue série que vous vous garderez bien de lire à présent. Vous observez que le livre est maintenu ouvert à l'aide d'une paire de ciseaux, à une page bien spécifique où est écrit de manière manuscrite une note qui vous laisse perplexe sur sa signification :

 Un autre livre est présent sur la table, humblement nommé le Guide du voyageur par téléporteur celui-ci semble contenir diverses informations sur ce mode de transport. Plusieurs pages sont scotchées entre-elles sans raison apparente. Vous retrouvez d'ailleurs le ruban adhésif sur une autre table un peu plus loin, une table sur laquelle une puissante trace de griffe a pénétré l'aluminium la composant. Vous ne savez pas qui a fait cela, vous n'osez spéculer sur la force de la chose qui a pu créer une telle marque, par contre vous concevez instantanément que rester ici n'a rien de fort sage, et vous vous pressez de quitter les lieux !

 L'air est sec, chaud, lourd. Devant vous, un ronronnement lumineux s'extirpe d'une succession de quatre anneaux grossiers entourant un large caisson d'acier. La lumière est vive, rougeoyante, elle occulte même les pâles lueurs qui filtrent à travers les hublots de la pièce. Vous y êtes enfin, au centre même de la station spatiale, au cœur du système qui lui confère toute son énergie, pourtant vous ne pouvez vous empêcher d'avoir une certaine retenue au devant du réacteur à fusion. Vous craignez à tout moment de le voir exploser, une crainte que vous savez être disproportionnée étant donné que la station a actuellement plus de chances de s'écraser que d'être détruite par cette machine...
 Vous vérifiez machinalement le tableau de bord pour constater de l'énergie que peut encore fournir le réacteur, l'instant d'après, vous observez de nouvelles baisses dans la luminosité qui occupe l'habitacle. Les anneaux se rétractent, le réacteur paraît s'essouffler, comme prêt à s'endormir définitivement. Puis soudain, il reprend sa course de plus belle, le ronronnement s'accroît et tout redevient normal.
 Le temps presse et vous en prenez conscience. Malgré tout, vous n'avez aucune idée de comment soutenir la dynamique du réacteur, vous avez beau lire toutes les notes dispersées aux quatre coins de la pièce, aucune ne vous informe sur la démarche à suivre, ou le jargon scientifique employé vous reste trop inaccessible. Il doit pourtant y avoir un moyen, après tout le roi Fromagnus ne vous a pas envoyée ici sans penser que vous aviez une maigre chance de réussite !

 Votre désespoir vous mène alors vers un vieux livre que vous ouvrez sans grand ménagement. Si de prime abord le document vous semble bien obscur, il finit par vous renseigner sur le fonctionnement du réacteur :

 « [...] Afin d'assurer que le réacteur à fusion 126-807 dispose de toute l'énergie nécessaire, il faudra préalablement convenir de la bonne disposition de plusieurs systèmes de bord. Le réseau de base assurant la distribution transversale de l'énergie est étroitement lié à la séquence de flux énergétique, celle-ci doit absolument être insérée convenablement en tête du réseau. La station doit également disposer d'un correcteur de trajectoire opérationnel. Enfin, assurant la protection du réseau de base, le bouclier thermique doit être parfaitement actif, ainsi que le second... [le reste de la page est arraché] »

 Vous refermez le livre pour vous approcher du flanc gauche du réacteur afin d'essayer de trouver d'autres indications à sa surface. Si vous n'en décelez aucune, vous notez cependant qu'il y a une trappe circulaire à sa base. Le système est ingénieux puisqu'il isole complètement le réacteur lorsque la trappe est en position ouverte. À l'inverse vous imaginez fort aisément que ce que vous pourriez placer dans cette trappe se retrouverait instantanément au sein même du réacteur dès lors que la trappe serait refermée. Vous accueillez cette découverte avec méfiance toutefois, car introduire un objet dans un réacteur à fusion n'est jamais sans conséquence, et les conséquences peuvent justement s'avérer dramatiques...

 L'écoutille débouche sur un grand dortoir où sont ordonnés plusieurs lits superposés. Vous saviez que dans l'espace le confort se devait de rester spartiate en raison de diverses contraintes techniques, maintenant vous comprenez à quel point. Chacune des six couchettes est étriquée au point de convenir exactement aux dimensions d'une souris moyenne, ce qui ne peut autoriser le moindre retournement au cours du sommeil. Qui plus est, chacun des lits étant dépourvu de matelas (vous espérez qu'ils ont été déplacés), il n'y a que le froid et dur métal qui compose les sommiers pour espérer récupérer des rudes journées de l'espace.
 Cela dit afin de rester exacte, il convient de préciser qu'au bout de chacune des couchettes se trouve un sac de couchage, précieusement enroulé sur lui-même, un bien maigre réconfort dans cette chambre glaciale. Vous peinez à imaginer qui que ce soit dormir dans ces conditions. Du moins vous êtes sûre que vous, vous ne le feriez pas. Aussi, il y a un petit point de confort dans cette salle, se résumant à un évier rudimentaire, cloîtré dans l'un des coins de la pièce. Bien que fonctionnel, l'aménagement reste en piteux état, en partie brisé. Vous ne pouvez vous empêcher de vous questionner sur ce qui a bien pu provoquer ça !
 Près de l'évier, sur une table en métal, vous découvrez un livre bleuté sur la couverture duquel est inscrit De l'intérêt de disposer d'un bon bouclier thermique. Si vous n'imaginez pas vivre de palpitantes histoires avec celui-ci, il pourra néanmoins vous apporter quelques idées bien utiles, et au pire des cas, vous pourrez toujours vous en servir pour vous aider à vous endormir.

 Oh non ! À peine l'écoutille ouverte, vous êtes emportée par un flux d'air soudain et puissant ! Vous tentez tant bien que mal de vous rattraper à une partie fixe de l'habitacle mais il n'y a rien pour vous venir en aide. Dans la salle, sont mises en mouvement plusieurs couchettes en métal qui s'entrechoquent, menaçant de vous emporter de plus belle ! C'est alors que vous découvrez l'origine de toute cette agitation : un trou béant occupe l'un des mur de la pièce. De plusieurs décimètres, l'ouverture aspire tout ce qui lui est possible d'aspirer. Devant vous, des feuilles et des livres sont précipités dans le vide de l'espace, vision bien funeste de l'avenir tout tracé qui vous attend.
 Contre toute attente, c'est alors qu'une plaque en aluminium se met à voleter soudainement juste à côté de vous pour venir se placer parallèlement à l'ouverture. Dans son vol, la paroi de métal vous a légèrement blessé. Vous convenez qu'il s'agit là d'un bien moindre mal comparativement à ce qui aurait pu vous arriver.
 Cependant rien n'est déterminé ! Vous voyez déjà la plaque de métal vibrer dangereusement et vous comprenez qu'elle ne durera guère longtemps, sans parler de la perte d'oxygène que représente ce problème. Il va vous falloir colmater le trou, et cela de manière prompte et efficace !

 [Vous perdez 20% de santé si le trou n'est pas bouché au moment où vous entrez dans la salle.]

 Vous entrez dans un espace entièrement baigné d'obscurité, et à dire vrai, vous hésitez plusieurs fois à faire demi-tour. Au tout début, alors que vous avez à peine fait quelques pas, vous trébuchez en vous prenant les pattes dans un lacet qui vous était resté invisible. En tâtonnant pour savoir où celui-là mène, vous découvrez une magnifique paire de chaussures en parfait état ! Vous n'êtes pas sûre de l'intérêt de cette découverte, alors vous les éloignez de vous, puis vous vous remettez debout.
 Un peu plus loin, votre persévérance vous conduit droit dans une colonne imposante qui ne tremble même pas au moment où vous vous fracassez dessus. Après lui avoir donné un coup de pied bien mérité, plusieurs lumières se mettent en route ce qui a autant le don de vous fasciner que de vous inquiéter.
 Fort heureusement la machine ne se venge pas, ce n'est qu'un téléporteur. Peu rancunière, elle pourra même vous venir en aide lorsque vous aurez besoin de vous déplacer sur de grandes distances !

 [Vous perdez 5% de santé lors de votre première entrée dans cette salle.]

 Vous entrez dans une pièce qui en tout état de cause se trouve être une cuisine et qui pourtant n'a rien de semblable à une cuisine. Vous n'y trouvez ni ustensiles, ni vaisselles, ni condiments, pas même le moindre bout de fromage ou quelconque légume. Il n'y a pas d'évier, pas de meubles de rangements, pas de réfrigérateur, encore moins d'appareil de cuisson, ni de trace du plus rustique des fours à micro-ondes. Tout bonnement cette cuisine ne ressemble en aucun cas à une cuisine.
 Pourtant il y a bien un petit bloc trônant au centre de la salle, au sommet duquel un écran légèrement incliné ne demande qu'à être manipulé. Evidemment vous ne pouvez résister à la tentation d'y jeter un œil et vous vous approchez irrémédiablement dudit bloc. C'est au moment où vous commencez à tapoter sur l'écran, que vous comprenez qu'il s'agit là d'un distributeur numérique de nourriture, la fine ouverture située juste au dessous va dans ce sens puisque c'est sûrement par là que ressortent les plats sélectionnés sur la borne.
 Néanmoins quelque chose ne va pas avec le distributeur. Vous avez beau sélectionner l'un des menus proposés sur l'écran (une raclette), à chaque fois l'afficheur se fige, devient noir et redémarre... En faisant alors le tour de la borne, vous voyez qu'un petit clapet entrouvert justifie le fait que le programme ne fonctionne pas, et cela pour deux raisons : la première est que le réservoir contenant le liquide d'assainissement voué au nettoyage des plateaux repas est complètement vide ; la seconde, plus dérangeante, est que plusieurs câbles du circuit électronique sont coupés ou complètement retirés ! À ce niveau vous ne savez pas exactement si vous pouvez intervenir ou non, du moins sans savoir quels câbles sont nécessaires, cela apparaît ardu.

 Une étrange machine occupe le centre de la pièce sur deux tiers de son volume. Un gros bloc parfaitement cubique que les tubes fluorescents peinent à éclairer. Vous décidez d'en faire le tour pour comprendre l'utilité de la chose mais vous vous trouvez encore plus déconcertée après l'avoir fait. La machine dispose de plusieurs centaines de boutons, de leviers, de vannes et de poignées en tout genre sur chacune de ses faces tandis que des petites ampoules vertes, rouges, bleues et blanches clignotent à intervals réguliers ou parfaitement irréguliers.
 En revenant là où vous étiez au tout début, l'objet monumental présente une petite ouverture d'une trentaine de centimètres de haut avec une porte vitrée, ce qui ressemble étrangement à un four. Vous concevez néanmoins difficilement qu'un tel monstre puisse n'avoir que pour seule utilité de cuire des plats, alors vous vous décidez à lire des notes qui traînent ici et là et qui pourraient expliquer plus en détails l'intérêt de cette salle.
 Des mots en particulier retiennent votre attention :

 « Parmi ses nombreux avantages, le producteur photonique permet de mimer avec exactitude les radiations solaires tant en termes de puissance que de persistance. Son générateur autonome lui permet de simuler des valeurs d'irradiation solaire moyenne comprises entre 200 et 800 watts par mètre carré, ce qui est hautement suffisant pour les essais effectués dans l'optique de comprendre le fonctionnement de l'étoile locale. [...] »

 « Plusieurs expériences ont donc ainsi été menées avec succès grâce au producteur photonique. Citons principalement les tests de déchloration de l'eau qui ouvrent de bonne perspectives pour le support de vie spatial, à puissance maximale la purification totale de la plupart des eaux souillées, ainsi que l'acclimatation des végétaux sous contrainte solaire, visant à accroître la productivité et l'autonomie de la station. [...] »

 Finalement votre première impression était la bonne, il ne s'agit là que d'un four. Un peu plus gros, mais bel et bien un four. Vous laissez les notes en place, un peu dépitée de ne pas avoir fait la découverte du siècle...

 Au moment où vous entrez, une voix vous interpelle :

 - Et toi là-bas, ça te dirait de venir m'aider ?!

 Un peu méfiante, vous vous avancez dans la pièce. Il s'agit sûrement là d'un lieu central de la station. Plusieurs tables de métal sont positionnées au sol, autour de piliers maintenant la structure du lieu. Divers indices des plus anodins comme du papier et des stylos, montrent qu'il s'agit d'une pièce principale destinée aussi bien au repos qu'aux activités les plus banales de la vie quotidienne.

 - Alors ? vous relance la voix qui est celle d'une souris allongée sur un vieux canapé.

 - Oui bonjour, que se passe t-il ? Vous faites partie de l'équipage ?

 - En quelques sortes, je m'occupe de la cuisine ! Enfin ça c'était avant que le système de nettoyage tombe en panne... Avec tout ça, impossible de préparer quoi que ce soit, et ça c'est un problème ! Je ne suis pas allongé ici sans raison, tu sais... Ça fait plus de quatre jours que je n'ai rien mangé ! Quatre jours ! Tu imagines ?!

 - Oui, je...

 - Et voilà qu'ensuite c'est le tour des serres hydroponiques d'arrêter leur production... Comment va t-on survivre sans nourriture ?!

 - Justement je ne sais pas si vous le savez... La station est en chute libre, elle risque de bientôt s'écraser, et personne n'y survivra !

 - Franchement, ma chère, c'est bien le cadet de mes soucis ! vous répond insensiblement la souris. Tout ce qui compte pour moi, c'est de remettre en route ces satanées cuisines !

 - Mais il n'y a que vous ? Où est le commandant de bord ?

 - Le commandant ? Ça fait des jours qu'il est introuvable ! Comme tout le reste de l'équipage ! En fait maintenant que tu le fais remarquer, ça fait bien une semaine que je n'ai vu personne... Ça c'est étrange... Dis-moi, tu n'aurais pas un peu d'eau ? J'ai vraiment soif !

 Comprenant que la pauvre souris ne pourra pas plus vous aider, ayant visiblement en partie perdu ses esprits, vous vous engagez à lui ramener de l'eau dès que possible. Vous lui conseillez ensuite de rester là pour se reposer et de ne surtout pas bouger, peut-être sera t-elle d'une plus grande aide lorsqu'elle aura retrouvé toute ses facultés...

 À peine entrée, vous sentez une force vous attirer au cœur de la salle, encerclée par ce qui ressemble à des rafales de vent. Vous vous agrippez à l'écoutille pour éviter de vous faire emporter dans cette vrille puissante, puis rassemblant vos forces, vous faites volte-face pour tenter de trouver une explication au phénomène.
 Vous apercevez tout d'abord une large grille d'aération en métal vissée au mur, mais l'aspiration ne semble pas provenir de là car derrière cette grille vous voyez ce qui ressemble à une clé rouillée qui tente de se frayer un chemin à travers sa prison de métal, attirée tout comme vous au sein de la salle par cette succion aérienne.
 Alors vos yeux se dirigent plus loin où visiblement quelques micrométéores ont réussi à traverser le bouclier de la station, créant des ouvertures de plusieurs centimètres à plusieurs endroits sur la paroi de la pièce donnant sur l'espace. Cet état de fait ne semble pas nouveau puisque le vide semble avoir entièrement succédé à l'air qui habitait autrefois la pièce. Après seulement quelques secondes, la dépressurisation vous fait déjà suffoquer.
 Avec un effort immense, vous pouvez vous déplacer pour rejoindre une autre écoutille mais il vous faudra d'une manière ou d'une autre obstruer d'abord les dégâts causés au blindage si vous souhaitez y retourner en toute sécurité pour y faire davantage.

 [Vous perdez 15% de santé si le trou n'est pas bouché au moment où vous entrez dans cette salle.]

 Voici un lieu important pour l'équipage de la station, permettant aux sourinautes de rester en bonne forme physique, il dispose de plusieurs équipements de sport. Vous découvrez ainsi plusieurs tapis de course dont l'état montre qu'ils n'auront pas été complètement inutiles.
 En faisant un rapide tour de la pièce, vous trouvez hormis cela une paire de patins à roulettes à côté du pilier central de la pièce. Vous vous demandez durant un instant s'il est bel et bien avisé de pratiquer ce genre de sport au sein d'une station spatiale... Vos rêveries vous laissent perplexes lorsque vous vous imaginez dans une phase d'apesanteur, essayant de rouler sans aucune accroche...
 Enfin revenue de vos réflexions, vous entamez de dernières recherches, pour découvrir une bouteille d'eau qui gît sous l'un des tapis de course. Si sa couleur n'est guère engageante, vous pourrez néanmoins tenter de vous désaltérer en la buvant.

 La première chose que vous voyez en entrant dans cette salle, c'est l'imposant transporteur qui n'attend que la venue de passagers pour reprendre sa fonction. Il est parsemé de lumières qui lui donnent un air des années 80, et les nombreux boutons à sa surface (dont vous imaginez que la plupart ne sont là que pour lui donner cet effet) n'améliorent pas réellement cette impression.
 Autre fait qui vous semble intéressant de mentionner : plusieurs parties des murs sont en piteux état, plusieurs trous de faible diamètre ont été rebouchés à la va-vite à l'aide d'une mousse à durcissement immédiat. D'ailleurs, vous retrouvez bien vite la bombe qui a servi à cette réparation de fortune, traînant juste aux côtés du téléporteur.
 Rien d'autre ne pique votre attention ici.

 L'humidité qui occupe la salle est phénoménale et vous comprenez rapidement pourquoi. Des cuves occupent chaque coin de la pièce, si bien qu'il ne vous reste qu'un croisement parfaitement orthogonal de deux couloirs pour vous déplacer à l'intérieur. Vous vous interrogez sur la finalité de ces réservoirs et c'est en vous approchant de plusieurs étiquettes collées à leur base que vous comprenez qu'il s'agit de cuves remplies d'eau potable.
 Plus loin, vous apercevez sur le mur qui vous fait face un enchevêtrement de tuyaux surmontés d'une grosse vanne papillon, disposant d'une plaque en métal indiquant ce qu'elle délivre : de l'eau non-potable. Il y a donc sous cette vanne un dispositif mal ordonnée de tuyaux et de robinets secondaires pouvant en totalité être soit ouverts, soit fermés. Enfin, et c'est cela qui cristallise toute votre attention, plusieurs boîtiers contenant des systèmes de filtration ou de purification sont fixés à la paroi, parfaitement raccordés au réseau de tuyauteries.

 Après rapide analyse de l'installation, vous concluez que se trouve en face de vous un système de traitement des eaux. C'est un point vital qu'il vous appartient de remettre en marche pour assurer une distribution optimale de l'eau potable dans toute la station. Pour ce faire, il faudra que le système fonctionne de manière autonome et en continu. Mais soyez prudente ! Si vous ne voulez pas risquer une contamination des eaux d'alimentation, il vous faudra être sûre des bonnes vannes à ouvrir, de celles qui devront absolument rester fermées et de la conformité du parcours que suivra l'eau pour être potabilisée...

 Vous traversez de patte ferme l'ouverture pour déboucher dans un habitacle baigné d'une légère clarté. Devant vous sont alignées deux rangées, l'une abritant plusieurs toilettes, l'autre des douches cloisonnées en acier inoxydable. En fait, il n'apparaît pas la moindre délimitation entre les parois des cabines et le sol recouvert de ce linoleum propre et lisse. Heureusement les hublots qui surplombent les douches déversent une lumière légère mais suffisante pour créer des contrastes et vous permettre d'avancer sans craindre de rentrer dans un mur.
 Bientôt, vous vous décidez à ouvrir le battant de la première cabine, espérant y trouver quelqu'un pour discuter (la solitude vous pèse), ou en désespoir de cause, mettre la patte sur un objet intéressant. Si les premières cabines ne délivrent rien, vous avez plus de succès du côté des douches où vous trouvez un tube de dentifrice à peine entamé !
 Vous vous approchez de l'autre bout de la pièce où un miroir est dressé au dessus d'un modeste lavabo. Vous apercevez une petite bouteille de savon liquide prête à l'usage, mais au moment de vous en approcher, se reflète dans le miroir une silhouette qui disparaît aussitôt dans l'ombre de la salle d'où vous venez d'arriver. Vous n'avez vu cette apparition que du coin de l'oeil, vous hésitez donc à lui donner une véritable consistance. Vaut-il mieux la suivre ou ignorer ce mirage de votre esprit ?

 La salle où vous pénétrez est accablée par un souffle monocorde produit par une large hélice fixée à l'une de ses parois. La pièce ne semble pas en trop mauvais état, ni de trop souffrir des sautes d'énergie. En avançant davantage vous êtes toutefois pris dans un courant d'air à l'odeur nauséabonde, mélange de produits assainissants, d'humidité résiduelle et de moisissures. Vous apercevez alors une console dans l'un des coins de la pièce où une grosse lumière rouge clignote de détresse.
 Au premier abord, vous ne savez pas trop pourquoi celle-ci agit ainsi, mais vous savez qu'une grosse lumière rouge qui clignote n'est pas forcément de bon augure. Au second coup, alors que vous observez plus en détail la console en face de vous, vous comprenez qu'effectivement il y a un problème. Sur la desserte aux côtés de la console se trouve de multiples filtres en vrac, de plusieurs diamètres, de maillages différents. Les orifices dévolus à recevoir ces filtres sont parfaitement vides ! Pour ainsi dire, l'air n'est pas du tout filtré, ce qui est particulièrement très mauvais au sein d'une station spatiale où ouvrir les fenêtres pour aérer n'est pas possible.

 Vous n'avez pas le choix, vous allez devoir replacer les filtres dans chaque section de la console de filtration pour assurer l'efficacité du système. Mais pour cela, vous comprenez après plusieurs tentatives que cela ne peut pas se faire de manière aléatoire. Effectivement, chaque orifice est destiné à recevoir un seul diamètre de filtres et le maillage semble aussi important, comme l'indique un plan de principe rudimentaire que vous découvrez fixé au mur. Votre seule conviction est que si vous n'agissez pas vite, vous pourriez rapidement être emporté par cet air vicié...

 Vous voici entrée dans une salle recouverte à moitié par d'épaisses parois en verre. La vue qui vous est accordée dépasse de loin tout ce que vous pouviez imaginer du cosmos. Tant la pièce est ouverte sur le vide extérieur, vous êtes envahie par l'impression d'être entourée de cette obscurité caractéristique, cette régularité qui ne paraît avoir de limites.
 La salle s'avère être une coupole d'observation servant aux recherches indirectes sur l'espace grâce notamment à un imposant téléscope à rayons X visant à étudier les très éloignées étoiles à neutrons. Mais ce qui vous comble davantage, c'est surtout de rester accrochée à cette vision magnifique de l'espace, vision dont vous n'arrivez à vous défaire. Pourtant très vite, une voix mécanique vous sort de votre torpeur :

 - Bonjour, je suis le robot ouvrier MAR-VIN 6X de 2ème génération, que puis-je faire pour vous ?

 Cette apparition soudaine vous fait sursauter et il vous faut quelques instants supplémentaires pour trouver l'origine de cette voix, provenant d'un petit haut-parleur incrusté dans l'une des parois de la pièce.

 - Bonjour, vous m'entendez ? s'impatiente le robot.

 - Oui, oui, je vous entends. Pouvez-vous m'aider à comprendre ce qu'il se passe sur cette station ? On m'a envoyé pour éviter qu'elle ne soit détruite, que dois-je faire ?

 - Je regrette, je n'ai pas les capacités nécessaires pour répondre à vos questions, je suis le robot ouvrier MAR-VIN 6X de 2ème génération.

 - Alors peut-être pouvez-vous m'indiquer où se trouve le réacteur ?

 - Je regrette, je n'ai pas les capacités nécessaires pour répondre à vos questions, je suis le robot ouvrier MAR-VIN 6X de 2ème génération.

 - Et l'équipage, où est-il ?

 - Je regrette, je n'ai pas...

 - D'accord j'ai compris, l'interrompez-vous avec impatience. Dans ce cas, quel est votre rôle ?

 - Je suis le robot chargé de l'entretien des panneaux de protection contre les vents solaires de la coupole astronomique tribord.

 Au même moment, apparaît de l'autre côté de la vitre du dôme la silhouette du robot MAR-VIN 6X, celui-ci se maintient à l'aide de ses 4 pinces mécaniques à la surface de la station, prêt à effectuer ses monotones tâches de maintenance.

 - Je vois, et il n'y a aucune avarie à signaler au sujet des panneaux de protection ? lui demandez-vous.

 - Les panneaux de protection ne sont pas en position, je suis en attente d'instructions concernant leur agencement.

 - Vous voulez dire que la coupole n'est pas protégée en ce moment ?

 - Le taux de pénétration des vents solaires au sein de la coupole est de 95%.

 Quelle horreur ! Et bien sûr ce robot ne pouvait pas vous prévenir du danger immédiatement ! Si vous voulez que la coupole astronomique soit protégée des flux ionisants, il vous faudra définir le plan de placement des panneaux de protection afin que MAR-VIN 6X puisse les placer convenablement... Ah ces robots !

 [Vous perdez 25% de santé si vous n'avez pas résolu le mécanisme de cette salle au moment où vous y entrez.]

 Une chaleur anormale imprègne l'écoutille permettant de rejoindre cette nouvelle salle. Vous ne prêtez pas immédiatement plus d'attention à cette particularité et mal vous en a pris car dès que vous pénétrez dans l'habitacle, de longues langues enflammées se mettent à vous frôler et vous brûlent douloureusement ! Un incendie ravage le compartiment avec une violence funeste, carbonisant ce que vous identifiez être un boîtier électrique déglutissant une marée de câbles, source probable du feu. D'ailleurs vous apercevez avant de refermer l'écoutille que plusieurs boîtiers semblables aux abords sont aussi en train de fondre sous l'effet de la chaleur.
 Les fumées du brasier vous imprègnent la gorge, et vous n'arrivez pas à vous défaire d'une toux qui durera pendant quelques instants. Heureusement le passage est maintenant refermé, vous vous retrouvez ainsi dans la même pièce d'origine et vous comprenez qu'il vous sera impossible d'envisager une exploration plus minutieuse de la salle contenant l'incendie avant d'avoir étouffé celui-ci. Pire que cela, la panique augmente en vous lorsque vous mettez en lien la chaleur extrême qui règne à proximité et les produits chimiques qui sont stockés dans la salle 73SP... Il vous faut agir pour éteindre l'incendie si vous ne voulez pas risquer de voir la station être pulvérisée.

 [Les flammes et les fumées vous font perdre respectivement 10% et 10% de santé si vous n'avez pas éteint l'incendie au moment où vous entrez dans cette salle.]

 Au moment de sortir du sas, le ronronnement d'une machine se met à titiller vos tympans. Vous essayez tant bien que mal de cerner l'origine de ce bruit mais l'habitacle dans lequel vous vous trouvez semble structuré pour contenir le bruit ici, ce qui fait que le doux vrombissement vous paraît provenir de toutes parts !
 Le terme de vos investigations arrive lorsque vous mettez la main sur une discrète poignée fixée à l'une des parois de la salle. En tirant celle-ci vous mettez en évidence un tiroir plus haut que large contenant deux bonbonnes en métal remplies d'une substance apparemment liquide. Sur l'étiquette qui affleure à leur surface, vous identifiez plusieurs informations qui pourraient être de première importance :

 Vous comprenez alors que le bruit n'est autre que celui du système réfrigérant devant permettre de maintenir ces bouteilles à température convenable. Un système parfaitement dissimulé dans la paroi de l'habitacle et qui malgré vos rudes efforts, le restera indéfectiblement.

 La salle qui s'ouvre devant vous est de taille normale, parfaitement carrée. Quelques hublots s'alignent sur la fine paroi d'aluminium juste derrière vous, vous permettant de scruter l'infinité de l'espace sur des années-lumière. Le fait d'apercevoir ce vide juste à portée de patte vous fait frissonner.
 La pièce reste assez épurée en soi. Il y a bien le téléporteur qui vous a permis de rejoindre la station spatiale, c'est là une machine imposante composée d'un caisson massif parfaitement soudé au reste de la structure. Le cylindre semble chargé en électricité statique tant vos poils se dressent au contact de la machine. Vous tentez de vous convaincre que votre peur n'y est pour rien, mais est-ce bien le cas ?
 En égarant votre regard plus au delà du téléporteur, vous apercevez juste dans son ombre deux pauvres outils abandonnés : un vieux tournevis et une lime à peine usée. En effet, le téléporteur paraît assez rudimentaire, ou du moins délaissé en pleine session de réparations... vous êtes bien rassurée de savoir cela après l'avoir emprunté !
 Maladroitement mais décidée, vous vous approchez alors alternativement des deux écoutilles opposées permettant de quitter la salle, les deux sont accessibles et paraissent capables de s'ouvrir sans grandes difficultés.

 Vous n'imaginiez pas pénétrer dans une telle salle en quittant la précédente ! Et pourtant vous voici bien dans une zone sans grand intérêt. Elle ne possède pas de hublot donnant sur l'espace. Les pâles lumières provenant de tubes fluorescents grésillent à votre approche, le calme qui l'occupe et l'ambiance feutrée de la pièce rendent vos pas douteux. Vous êtes envahie d'une sensation malsaine qui, sans pour autant vous faire défaillir, a le désagréable don de vous perturber.
 Reprenant un peu de lucidité face à la situation qui en toute franchise n'a rien de plus inquiétant qu'ouvrir une boîte à chaussures, vous vous décidez à fouiller la pièce pour voir si ce débarras n'a pas une utilité qui vous aurait été cachée. Comme l'on pouvait s'y attendre, il y a fort peu de choses qui ont le mérite d'attirer votre attention. Derrière de larges conduites fixées au mur, vous décelez néanmoins une bouteille de savon liquide ainsi qu'une éponge. Dans l'un des coins de la salle, un vieux balai traîne aussi, abandonné à la poussière qui habite la pièce.
 Oui, vous vous trouvez bel et bien dans un grand placard à balais.

 Vous entrez dans un espace dont l'odeur vous est autant familière que désagréable. L'air est aseptisé, emprunt de voluptes mélangées d'alcool et d'éther, vous rappelant bien malgré vous les couloirs lisses et froids de quelconque hôpital. Effectivement la pièce se trouve être une infirmerie, ce qui deviendra bien pratique si vous éprouvez le besoin de vous soigner. D'ailleurs une boîte de pansements attend patiemment sur le rebord d'une desserte en aluminium ainsi qu'un scalpel en parfait état. Des opérations peuvent-elles avoir lieu au milieu même de l'espace, ou ce dernier objet entre t-il dans le cadre d'une expérience particulière ?
 D'autres rangements fixés aux murs sont pour la plupart vides et hormis une bouteille d'eau vous ne trouvez rien de plus, ce qui vous fait vous interroger sur l'utilité réelle de cette infirmerie. Certes elle est à proximité de l'un des téléporteurs de la station spatiale, celui-là même qui - vous le supposez - doit servir de point d'accueil privilégié pour les nouveaux arrivants. Pour ainsi dire, cette infirmerie n'endosse sûrement qu'un rôle limité, celui d'examiner les visiteurs abordant au sein de la station.