Beachair a dit :

D'ailleurs, serait-il possible de savoir le nombre d'objets que j'ai découvert par curiosité ?

Bien sûr ! De ton côté, tu as effectué 40 ramassages et j'ai compté 35 objets uniques acquis de cette manière, chronologiquement : une lime, un tournevis, du papier, un stylo, des ciseaux, de la laine de roche, des tomates, le livre du Guide du voyageur par téléporteur, l'Encyclopedia Galactica, un coussin, une bouteille d'eau potable, un coussin déchiré, une paire de lunettes pour hypermétropes, un sac de couchage déchiré, une chambre de réfrigération amovible, un masque de protection, des pansements, une combinaison de protection contre les rayonnements, une lentille, du savon liquide, une solution hydro-alcoolique, une bouteille d'eau non potable, des chaussures spatiales, un sac de couchage, une bombe de mousse isolante, une bonbonne de NH3, une combinaison extravéhiculaire, du ruban adhésif, un papier déchiré, une bâche en plastique, une scie, une paroi en aluminium, une bonbonne de LH2, une clé rouillée, et la disquette 3½ pouces.

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Encore félicitations aux gagnants !
Les vagues idées sur lesquelles repose l'animation ont commencé à émerger depuis quelques mois maintenant. Je voulais absolument reprendre le concept de quelques jeux de sociétés pour les combiner à une histoire similaire à celles des livres-jeux. Sub Terra est un des jeux qui m'a (pas mal) inspiré, notamment au travers de ses tuiles à placer en cours de jeu (et que l'on retrouvait ici dans la phase une de découverte du vaisseau), mais aussi pour le concept même des horreurs (appelées ici créatures). Son fonctionnement à partir de points d'actions est également un point commun, bien qu'on retrouve ce principe dans beaucoup beaucoup de jeux du genre. Dans une moindre mesure, d'autres jeux de société ont été inspirant, par exemple le bien plus connu Labyrinthe, qui m'a donné des idées pour introduire un mouvement des salles.

À propos des principes de jeu, à commencer justement par les rotations des salles, je n'étais pas fixé dès le début. J'ai eu besoin de plusieurs essais pour me décider du meilleur mécanisme à adopter. Ainsi j'ai testé des dispositions de pièces variables, en partant premièrement sur un modèle circulaire, une station spatiale similaire à la station V de l'Odyssée de l'espace, mais graphiquement je n'arrivais pas à créer un modèle qui me convenait (les graphismes c'est pas ma tasse de thé...), et après plusieurs tentatives d'anneaux concentriques pivotant en un système archi compliqué, j'ai finalement convenu qu'un plan plus ou moins carré de la station serait une bonne base. Après plusieurs essais visuels, j'ai ajouté le système de rotations des salles sur elles-mêmes, concédant qu'une rotation totale autour d'un centre unique était logiquement impensable.
Ensuite d'autres idées sont venues se greffer une à une. J'aimais l'idée d'une carte qui se remplirait petit à petit avec des informations qui de prime abord, demeureraient anodines. Les couleurs des salles en est un exemple : j'espérais que rien n'indique leur importance dès le début, jusqu'à ce que ce petit détail apparaisse comme indispensable tôt ou tard ! J'ai bien aimé aussi vous voir émettre des hypothèses à ce sujet en cours d'aventure, partagés entre des explications farfelues visant à donner raison à leur existence, et une totale indifférence à leur présence !

Vos retours ont été très intéressants. Vous voir vous confronter à certains mécanismes a été fort instructif. Certains ont réussi à passer des épreuves que je trouvais particulièrement compliquée (pour moi), tandis que d'autres sont restés bloqués durant quelques jours sur un seul et même problème. À l'inverse, j'ai été tout aussi étonnée de vous voir buter sur des mécanismes que je pensais bien plus simples. Globalement, j'ai essayé de respecter une certaine logique ici (même si tout ne l'était pas car ça reste une fiction), en basant les mécanismes sur des fonctions indispensables pour une station spatiale. Tout ne l'était pas, mais j'espère qu'une grande partie l'était effectivement.
Si toute l'animation était pensée pour être faisable sans interaction, cela n'a pas toujours été le cas. Par ailleurs, vous ne vous êtes pas empêchés de vous aider mutuellement quand cela devenait nécessaire, si bien que très souvent je le devinais par vos actions similaires prises dans un interval de temps très court ! Parfois cela vous a grandement aidé, alors que parfois, votre collaboration a pu vous retarder momentanément, et pour des motifs très souvent étonnants...

D'un point de vue complexité, tout comme vous, je pense être allé trop loin. Pas forcément en ce qui concerne les mécanismes, mais plutôt au niveau des principes de jeu qui sont affreusement multiples. Rien que l'éventail d'actions disponibles à chaque aventurier était risqué puisqu'au nombre de 9 (sans compter celle apparue l'avant-dernier jour), chacune apportait des différences dans la manière d'appréhender l'aventure. En effet je voulais dans cette édition que votre rayon de manœuvre soit aggrandi, vous permettant de vous déplacer à votre guise dans l'histoire et d'y faire les actions qui vous paraissaient justifiées. Pour cela, il me fallait des actions de base de déplacement (Se déplacer, Courir, Se téléporter), d'autres pour interagir avec l'environnement (Ramasser, Utiliser un objet, Résoudre un mécanisme) et d'autres pour entretenir votre petite souris aventurière (Se soigner, Dormir). Une dernière action, qui complexifiait davantage le jeu était l'action Revenir dans le passé. Celle-ci permettait aux participants d'annuler au maximum leurs trois dernières actions. C'était en quelques sortes, une action visant à rectifier des erreurs en échange d'une certaine compensation. Malheureusement, je pense sincèrement avoir sous-estimé la puissance de cette action ! Vous l'avez à juste titre utilisée pour réparer vos erreurs (ce qui était son but), mais ma faute a été de la rendre trop accessible. Il aurait été plus approprié de lui donner un coût en points d'actions plus élevé, ou de retirer carrément les reprises de points d'actions que ramenaient les actions annulées, ou encore plus simple, de limiter son usage à quelques fois par jour, par exemple.
D'une façon similaire, j'ai aussi sous-estimé la force de l'action Dormir. Au prix de 12 heures d'inactivité, le participant regagnait au travers de celle-ci, 2 points d'actions supplémentaires ainsi qu'un peu de santé. J'avais équilibré cette action sur sa base, en comptant les rythmes de sommeil sur le cours de l'aventure, mais je n'avais pas intégré les bonus que pouvaient apporter certains objets spécifiques et qui rendaient cette action indispensable pour compléter l'aventure. Pour parler franchement, je n'espérais pas que tous les mécanismes soient résolvables par un participant seul. Mon but était de vous forcer à faire des choix, et de sacrifier certains mécanismes, pour d'une part introduire un facsimilé de risque dans vos décisions (que va t-il se passer si je ne répare pas ceci ?!), et pour d'autre part, augmenter les écarts de points de succès entre les participants.

À un certain niveau, les objets ont donc apporté pas mal d'aide aux voyageurs de l'espace. Au début, l'action Ramasser un objet n'existait pas car les objets étaient gagnés automatiquement par tous les joueurs entrant dans telle ou telle salle. Mais ce fonctionnement se rapprochait trop des anciennes éditions et je trouvais cela peu naturel, enlevant une certaine part de liberté. J'ai donc fort hasardeusement choisi de laisser la possibilité à tous les joueurs de choisir ce qu'ils voulaient ramasser en s'appuyant uniquement sur le texte. Parfois, j'ai été forcé de créer des objets en catastrophe, votre imagination dépassant ce que j'avais cru envisageable ! Bien sûr, certaines lignes étaient guidées pour mettre la lumière sur des objets spécifiques, d'autres étaient un peu plus cachés dans le texte et demandaient une attention plus grande. Effectivement et sûrement, tous les objets n'étaient pas nécessaires, mais comme je ne pouvais pas imaginer humainement tous les scénarios possibles pour résoudre les mécanismes, j'espérais qu'au travers de ces objets, vous trouviez vous-mêmes des solutions à ceux-ci ! Et ça a été plusieurs fois le cas...
Cela dit, quelques objets donnaient des bonus bien trop importants. Que ce soit la panoplie du dormeur (Encyclopedia Galactica + sac de couchage + coussin) qui diminuait la durée du sommeil de 6 heures pour redonner au total 5 points d'actions, ou la combinaison extravéhiculaire qui permettait de passer dans le vide spatial et dont le prix en santé pour chaque déplacement est finalement apparu bien trop léger pour être rédhibitoire...

Mes premiers calculs pour cette animation, en évitant de trop optimiser le comportement d'un joueur test, me donnait une durée de 24 jours pour l'histoire. Ce délai était trop long pour moi, je ne me voyais pas techniquement capable de maintenir convenablement une animation sur cette durée. J'ai donc du supprimer certains mécanismes, beaucoup de salles (la première version en prévoyait 53), j'ai réestimé les coûts en PA des actions, et modifié les bonus de quelques objets. Seize jours me semblait bien, parce que ça me paraissait être une durée suffisante pour s'approprier les principes du jeu et pour véritablement s'investir dans l'animation. J'ai eu doublement tort car d'une part les principes du jeu, s'ils étaient clairs pour moi, ne l'étaient pas forcément pour tout le monde, et d'autre part, parce que l'investissement que demandait l'animation était bien plus grand que celui que j'espérais naïvement !
Je partais du principe qu'au bout d'une semaine, toute la station spatiale aurait été découverte par au minimum une poignée de joueur (ce qui s'est finalement passé en 8 jours). C'était là, la phase 1 de l'histoire. La seconde phase, relevait plutôt de la résolution de l'intrigue afin de quitter la station, ce qui pouvait prendre de quelques jours à plus d'une semaine. Mais ces chiffres se basaient sur une implication continue. Pour ainsi dire, le temps que demandait l'animation était bien trop élevé pour que tout un chacun puisse y participer ! À regret, j'ai compris ce problème bien trop tard.

J'ai d'autres idées pour d'autres histoires qui pourraient éventuellement se transformer en animations. Je pense avoir beaucoup appris avec celle-ci. C'est certainement plus naturel de donner un libre-arbitre plus grand aux participants, mais cela demande bien plus de travail, et diminue la capacité d'attraction de l'animation. Pour s'adapter à tout le monde, la prochaine devra être plus accessible, demandant une implication moins intense, s'étalant au travers d'un rythme de parution plus léger, proposant des mécanismes de jeu moins complexes. J'espère qu'au demeurant, cela attirera plus de volontaires, tout en me donnant une charge de travail moindre comparativement à cette édition...
Encore merci à tous !