Avant de vous diriger vers le lit, vous retournez auprès de l’âtre. Vous possédez effectivement de quoi allumer un feu bien pratique. Or la pièce est froide, et la réchauffer ne serait pas chose vaine. Vous vous appliquez durant quelques minutes à apporter quelques morceaux de papier sous les petites bûches dormant au creux de la cheminée, puis vous craquez l’une de vos allumettes mais le feu ne prend pas tout de suite, et vous devrez finalement utiliser la totalité de vos allumettes pour parvenir à un résultat concluant.
 Alors que les flammes lèchent les bouts de bois avec un appétit insatiable, vous vous installez dans le lit, profitant de la chaleur qui imprègne l’air. Vous ne tardez pas à vous endormir pour rejoindre des aventures oniriques plus étranges les unes que les autres. À votre réveil le feu est éteint, vous êtes parfaitement reposée et vous vous décidez à continuer à progresser dans les étages de la tour en reprenant l’escalier en colimaçon.

 Vous montez sur le lit pour vous y affaler avec fatigue. Le matelas est tellement épais et flexible qu’il semble vous avaler sous votre poids, mais cela ne vous empêche pas de rapidement vous assoupir. Les heures filent sans que vous ne vous en aperceviez, au travers d’un sommeil assez agité mais néanmoins reposant.
 Au cours de votre nuit, des cris d’effroi vous font subitement reprendre conscience, et vous vous décidez de ne pas ignorer cet avertissement. Vous n’avez que trop dormi, et tant bien que mal vous quittez la pièce pour continuer votre aventure. Vous montez une à une les dernières marches de l’escalier.

 Juste à temps, vous brandissez votre bouclier entre le miroir et vous. La vision arrive à passer même à travers le métal de votre objet mais de manière plus diffuse... Vous parvenez à refermer le rideau assez vite tout en vous protégeant, ce qui a pour effet de restreindre vos blessures drastiquement.
 Vous préférez ne pas vous attarder plus que ça dans cette pièce, si bien que juste après avoir refermé le rideau, vous choisissez de repartir en direction de l’escalier pour continuer à monter.

 La vision s’étend à la pièce, vous voyez brûler le lit à baldaquin, les meubles autour. Tout ce qui vous entoure disparaît très vite au profit de murs de flammes qui s’approchent de vous. Votre corps reste immobile, vous êtes obnubilée par ce que vous voyez dans le miroir et qui pourtant n’a aucune consistance réelle. Au terme de ce que vous voyez, malgré la douleur terrible, un objet retient pourtant votre attention : au creux du miroir vous voyez se dessiner une petite gemme brillante, et votre bras n’a d’autre réflexe que de se tendre dans sa direction. Vous attrapez le cristal et aussi vite vous reprenez possession de vos pleines capacités. La douleur immense vous force à refermer le rideau, occultant immédiatement la vision qui se propageait. Votre souffrance diminue alors soudainement, mais vous constatez que les brûlures sur votre corps restent bien réelles.
 Vous ouvrez timidement la paume de votre patte. Vous tenez fermement un magnifique diamant qui lui est bien réel ! Après avoir tenté de refroidir vos plaies avec un tissu imbibé d’eau, vous décidez de quitter cette pièce, comprenant plus que jamais à quel point la curiosité peut mener à de curieuses expériences.

 Au moment où vous ouvrez le premier bocal, les brumes s’échappent soudainement ! L’air autour de vous devient froid, jusqu’à vous faire grelotter et c’est bien trop tard que vous vous décidez de refermer le pot en verre.
 Vous vous apprêtez à quitter la pièce, consciente que ce que vous venez de faire n’était sûrement pas la meilleure idée envisageable... Mais les nuées blanches finissent par vous rattraper. Vous ne savez pas si ce qui était écrit sur les bocaux était vrai. Vous ne savez pas si des âmes y étaient emprisonnées. En revanche, vous savez à présent que ces « choses » ne vous veulent pas du bien puisqu’elles commencent à se précipiter sur vous ! En à peine quelques secondes les brumes se regroupent et vous traversent violemment, vous renversant sur votre flanc.
 Si elles ne prennent pas votre vie, si elles ne vous réservent pas le même sort qui leur a été donné, vous vous relevez aussi bien que faire se peut pour constater que les brumes sont maintenant introuvables. Elles ont complètement disparu. Vous ne prenez pas la peine de les chercher et vous préférez quitter les lieux immédiatement en montant à l’échelle au bout de la pièce.

 L’ouverture du bocal permet aux brumes blanches de s’en échapper. Méfiante, vous vous reculez de cette apparition vivante qui prend très vite forme devant vous, au point de devenir une silhouette bien définie se déplaçant dans le laboratoire. Avant que la créature ne vous attaque, vous préférez prendre la fuite, mais celle-ci vous adresse quelques mots :

 – S’il vous plaît ! Attendez !

 Vous vous arrêtez au milieu de la pièce pour vous retourner en direction de l’apparition.

 – S'il vous plaît, ne partez pas ! reprend t-elle. Laissez-moi au moins vous remercier de m’avoir libéré...

 – Pourquoi... pourquoi... avez-vous été enfermé là-dedans ? lui demandez-vous la voix tremblante.

 – C’était il y a bien longtemps... Ou peut-être quelques jours... Je ne sais plus exactement. J’étais comme vous, un aventurier venu chercher les merveilles de la tour, je pensais les trouver, je n’étais plus très loin. Malheureusement le gardien a pris ma vie lorsque je me suis retrouvé devant lui... Il a extrait mon esprit pour l’enfermer dans ces fioles. Et depuis, je suis bloqué ici, entre la vie et la mort...

 – Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous aider ? lui demandez-vous.

 – Vous m’avez déjà bien aidé ! Je me chargerai de libérer les âmes piégées dans les autres bocaux... Maintenant c’est à moi de vous remercier. Je vous ai parlé du gardien. Sachez que ce n’est pas la créature la plus dangereuse que vous risquez de rencontrer. Au delà de cette pièce, vous rencontrerez le protecteur du trésor... Tâchez de lui répondre correctement pour garder la vie...

 – Et qu’y aura t-il après ?

 – Une fois la créature passée, vous devrez trouver un moyen de détruire la source d’énergie qui contrôle la tour... C’est le seul moyen pour accéder à ce que vous êtes venue chercher sans risquer davantage votre vie !

 – Je vais essayer...

 – Ayez confiance. Je suis sûr que vous réussirez, vous dit-elle.

 La créature s’approche alors des autres bocaux pour les ouvrir un à un. Les âmes s’alignent devant vous, et une à une, se dissipent dans l’air. Vous vous retrouvez seule dans le laboratoire que vous décidez de quitter, gardant en tête les précieux conseils acquis lors de cette rencontre.